Monday, 9 March 2015

Le Mystère de l’Eden (8) Un serpent nu

« Ge 3:1  … Le serpent était nu, plus que tout vivant du champ qu’avait fait IHVHAdonaï Elohîms » (Chouraqui). Dieu utilise ses serviteurs de manière différente selon les dons spécifiques qu’il a faits à chacun. Nous pouvons ainsi remarquer que le même Evangile nous a été rapporté
sous quatre différents styles et que chacun des quatre auteurs a dû relever un certain nombre d’aspects qui avaient particulièrement retenu son attention selon le don de l’esprit lui imparti. Il semble que ceci s’applique aux véritables serviteurs de Dieu dans le cœur desquels Dieu a mis la charge de traduire la Bible. Parmi ceux qui ont fait ce travail d’un cœur sincère sans penchant à une certaine confession religieuse, les uns ont privilégié la traduction mot-à-mot, les autres la traduction pensée-à-pensée, les autres la traduction intermédiaire et  il y en a ceux qui ont axé leur traduction sur la perception du lecteur ordinaire.
Puisque tout le monde ne peut pas étudier les textes originaux hébreux, araméens ou grecs pour saisir l’idée originale, à défaut, celui qui veut se rapprocher du sens original peut faire une étude comparée des différentes versions. Pour le récit de la chute, le Docteur Juif André Chouraqui qui a privilégié la conservation des sens des mots même si cela affecte la structure grammaticale de la langue de destination, relève dans sa traduction un autre aspect intéressant. Le terme hébreux ārūm qui a été diversement traduits (subtile, fin, avisé, tortueux), le Docteur Chouraqui l’a plutôt traduit en ‘NU’. Tout ceci doit nous aider à comprendre que l’ennemi, comme les traces du serpent sur le rocher, est insaisissable et difficile à décrire ! Mais cette nudité nous révèle aussi l’identité physique de ce serpent ancien et sa distinction parmi tous les autres animaux de champ.
En effet, tous les autres animaux sont habillés de poils pour couvrir leur corps– le terme ‘animaux ou bêtes de champ’ dans le récit de la création s’applique aux mammifères distingués des poissons, oiseaux, amphibiens et reptiles (cfr. Ge 1 :20,26). Pour l’homme, seules certaines parties sont couvertes de poiles, le reste de son corps est nu. Qui plus est, en général le sexe des mâles est caché à l’intérieur de leurs corps et n’en sort que lorsqu’ils ont besoin de s’en servir pour la copulation. Ce n’est pas le cas chez l’homme dont le sexe est toujours extériorisé dans toutes les circonstances. Parmi donc tous les animaux de champ que Dieu a faits, l’animal homme est nu plus que tous les autres.
Or cette notion du sexe et de la nudité est introduite un verset plus tôt : « Gen 2:25  Et ils étaient tous deux nus, l'homme et sa femme, et ils n'en avaient pas honte ». Tous les autres animaux étaient vêtus de poils et leurs pénis étaient (et sont) cachés à l’intérieur ; seuls l’homme et le serpent étaient nus, savoir que sur le plan de l’identité extérieure il n’y avait aucune distinction entre l’homme et le serpent. Maintenant, un autre élément capital qui s’ajoute est que l’homme et sa femme n’avaient point honte dans cet état. Dans notre processus de croissance, nous sommes tous passés par ce stade où nous n’avions point honte d’exposer nos organes sexuels. A ce stade ces organes sexuels étaient innocents, en d’autres termes nous avions du sexe mais nous n’avions pas la fonction sexuelle ou sexualité.

Quand l’organe sexuel est exempt de toute fonction ou de toute idée de sexualité, il est tout aussi honnête ou décent que le nez, le doigt, l’oreille, le genou et tout autre organe non suspect du corps. Et dans ce contexte, puisqu’il n’est ni suspect ni tabou, on n’a pas besoin d’en avoir honte, de le cacher. Un petit garçon, une petite fille qui n’a pas encore développé la fonction sexuelle dans ses organes n’aura pas honte de les exposer, ni besoin de les cacher, puisque le sexe sans sexualité est sans tabou de même que l’orteil, l’œil ne fait l’objet d’aucun tabou. Mais quand la fonction sexuelle se développe, que les sécrétions hormonales ont lieu chez la fille et le garçon, que le garçon réalise des éjaculations nocturnes, que la fille et le garçon prennent conscience de cette fonction sexuelle dans leurs organes, alors leur sexe fait objet de tabou : ils en ont honte et ils ressentent le besoin de le cacher.

Adam et sa femme étaient des adultes, mais leurs organes sexuels étaient aussi décents ou honnêtes que les autres organes du corps, tout aussi non suspects que les organes sexuels d’un enfant avant sa puberté. Et s’ils fussent restés dans cet état jusqu’aujourd’hui les hommes et les femmes n’auraient point honte de leurs sexes ni n’éprouveraient le besoin de les cacher. Ils avaient donc le sexe sans en connaitre la fonction ou, dirai-je, la fonction sexuelle n’était ni active ni révélée dans leurs organes.

Cette notion du sexe et de la nudité revient encore avec un accent particulier en tant que première découverte en conséquence du péché qu’ils viennent fraichement de commettre : « Gen 3:7  Et les yeux de tous deux furent ouverts, et ils connurent qu'ils étaient nus; et ils cousirent ensemble des feuilles de figuier et s'en firent des ceintures ».  Pour la première fois dans le jardin, l’homme et la femme réalisent la spécificité des organes sexuels par rapport aux autres organes de leur corps : ils réalisent que le pénis n’est pas à comparer au doigt chez l’homme, que le vagin n’est pas à comparer à la bouche chez la femme, etc., puisqu’ils ont découvert la fonction sexuelle ou la sexualité qui avait été  jusqu’alors morte dans ces organes.

Et comment sont-ils parvenus à réaliser qu’ils étaient nus, en d’autres termes que leurs sexes étaient un objet de tabou ? ils avaient pris un repas : la femme a pris deux fois ce repas, l’homme l’a pris une fois : « Gen 3:6  Et la femme vit que l'arbre était bon à manger, et qu'il était un plaisir pour les yeux, et que l'arbre était désirable pour rendre intelligent; et elle prit de son fruit et en mangea (première fois pour la femme); et elle en donna aussi à son mari pour qu'il en mangeât avec elle (deuxième fois pour la femme), et il en mangea (première fois pour l’homme)».

A cause de l’incrédulité de l’homme, nous sommes des fois invités à expliquer des expressions bibliques qui sont pourtant si claires en elles-mêmes. En l’occurrence dans ce passage il ressort si clairement, du moins pour la deuxième fois, que la femme a dû prendre le repas avec l’homme « et elle en donna aussi à son mari pour qu'il en mangeât avec elle ». Il s’agissait d’un repas qu’elle ne saurait prendre toute seule, mais un repas qui se partage entre un homme et une femme. Et cela se dit de soit que quand elle avait pris ce repas pour la première fois, elle l’avait partagé avec le serpent, un autre qui était nu comme son mari et qui l’avait séduite, et qui lui avait fait découvrir les délices de ce repas.

Puisque la notion du sexe et de la nudité entoure ce repas, et qu’elle revient toujours et plusieurs fois et avant de le prendre et après l’avoir pris ; nous sommes en droit de nous poser cette question : quel est ce repas qu’une femme prend avec un homme, et qui exige aux deux de se déshabiller en le prenant ? En effet, pour tout autre repas, les hommes ou les femmes ont juste besoin de se laver les mains ; mais pour le repas de Genèse 3, il n’est pas question des mains mais c’est le sexe et la nudité qui sont évoqués ! « Apo 17:9  C'est ici l'intelligence qui a de la sagesse » (Segond). Notre Dieu nous recommande « 1Co 14:20  Frères, ne soyez pas des enfants sous le rapport du jugement; mais pour la malice, soyez enfants, et, à l'égard du jugement, soyez des hommes faits ».

Pour ce qui est de ce repas de Genèse 3, la question que nous avons posée est en tout cas en elle-même la réponse, même pour l’homme le plus simple. Sinon il n’existe aucun fruit qui aurait dans sa consommation engagé la nudité du serpent, de la femme et de l’homme, un fruit qui aurait ouvert les yeux de l’homme et la femme pour comprendre la fonction sexuelle et reproductive qui était jusqu’alors morte dans leurs organes et arriver au jugement que le sexe était un objet de tabou. Si une personne se fait surprendre en train de manger une pomme, elle ne se reproche de rien, elle ne sursaute pas, elle n’essuie pas ses lèvres dans la précipitation ; disons tout simplement qu’il n’y a aucun problème à manger une pomme, la personne est tranquille. Par contre, si un homme et une femme, les deux mariés légitimement même, se font surprendre en pleins ébats sexuels, elles sursautent et, dans la précipitation, cherchent à se couvrir.

Pourquoi cette réaction alors que tout se déroule dans un cadre légitime ? Les mêmes causes produisent les mêmes effets : ils sont en train de se partager le repas de Genèse chapitre 3. Quand les tout premiers consommateurs avaient terminé à se le partager ils ont compris ce que c’était : un acte tabou, indécent. C’est l’acte le plus animal (non spirituel) dans la vie de l’homme sous le soleil et dans lequel il n’existe ni ne peut exister rien de spirituel. S’agissant donc de ce repas de Genèse 3, le Docteur juif André Chouraqui avait la parfaite compréhension de ce qui s’était réellement déroulé et a titré le récit de la chute rapporté dans Génesis 3 « Un serpent nu » dans sa version de la bible.

Et vous me poserez la question : Frère Paulin, comment pouvez-vous soutenir que l’acte sexuel est un repas, avez-vous des écritures pour étayer cela ou s’agit-il d’une thèse propre à vous ? Bien évidemment, je ne suis pas ici pour poser une thèse personnelle quelconque, je suis esclave des saintes écritures. Et fondé sur elles, je vous réponds explicitement que l’acte sexuel est bel et bien un repas du point de vu biblique. Je fournirai nombre de passages bibliques qui l’attestent, nous découvrirons par ailleurs que chaque femme a deux bouches et qu’elle peut manger par l’une ou l’autre bouche, mais aussi nous démontrerons bibliquement ce que nous avons affirmé un peu plus haut, que l’acte sexuel est l’acte le plus animal (non spirituel) dans la vie de l’homme sous le soleil mais aussi le plus opposé à toute activité spirituelle ; mais tout ceci dans les épitres qui viennent, si Dieu le permet.


Si tu te sens béni, partage et répands les mêmes bénédictions !

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