« Ge 3:1 … Le serpent était nu, plus que tout vivant
du champ qu’avait fait IHVHAdonaï Elohîms » (Chouraqui). Dieu utilise ses serviteurs de manière différente selon
les dons spécifiques qu’il a faits à chacun. Nous pouvons ainsi remarquer que
le même Evangile nous a été rapporté
sous quatre différents styles et que
chacun des quatre auteurs a dû relever un certain nombre d’aspects qui avaient
particulièrement retenu son attention selon le don de l’esprit lui imparti. Il
semble que ceci s’applique aux véritables serviteurs de Dieu dans le cœur
desquels Dieu a mis la charge de traduire la Bible. Parmi ceux qui ont fait ce
travail d’un cœur sincère sans penchant à une certaine confession religieuse,
les uns ont privilégié la traduction mot-à-mot, les autres la traduction pensée-à-pensée,
les autres la traduction intermédiaire et
il y en a ceux qui ont axé leur traduction sur la perception du lecteur
ordinaire.
Puisque tout le monde ne
peut pas étudier les textes originaux hébreux, araméens ou grecs pour saisir
l’idée originale, à défaut, celui qui veut se rapprocher du sens original peut
faire une étude comparée des différentes versions. Pour le récit de la chute,
le Docteur Juif André Chouraqui qui a privilégié la conservation des sens des
mots même si cela affecte la structure grammaticale de la langue de
destination, relève dans sa traduction un autre aspect intéressant. Le terme
hébreux ‛ārūm qui a été diversement traduits (subtile, fin, avisé,
tortueux), le Docteur Chouraqui l’a plutôt traduit en ‘NU’. Tout ceci doit nous
aider à comprendre que l’ennemi, comme les traces du serpent sur le rocher, est
insaisissable et difficile à décrire ! Mais cette nudité nous révèle aussi
l’identité physique de ce serpent ancien et sa distinction parmi tous les
autres animaux de champ.
En effet, tous les autres
animaux sont habillés de poils pour couvrir leur corps– le terme ‘animaux ou bêtes
de champ’ dans le récit de la création s’applique aux mammifères distingués des
poissons, oiseaux, amphibiens et reptiles (cfr. Ge 1 :20,26). Pour
l’homme, seules certaines parties sont couvertes de poiles, le reste de son
corps est nu. Qui plus est, en général le sexe des mâles est caché à l’intérieur
de leurs corps et n’en sort que lorsqu’ils ont besoin de s’en servir pour la
copulation. Ce n’est pas le cas chez l’homme dont le sexe est toujours
extériorisé dans toutes les circonstances. Parmi donc tous les animaux de champ
que Dieu a faits, l’animal homme est nu plus que tous les autres.
Or cette notion du sexe et de la nudité est introduite un verset plus
tôt : « Gen 2:25 Et ils étaient tous deux nus, l'homme et sa
femme, et ils n'en avaient pas honte ». Tous les autres animaux étaient vêtus de poils et leurs pénis étaient (et
sont) cachés à l’intérieur ; seuls l’homme et le serpent étaient nus,
savoir que sur le plan de l’identité extérieure il n’y avait aucune distinction
entre l’homme et le serpent. Maintenant, un autre élément capital qui s’ajoute
est que l’homme et sa femme n’avaient point honte dans cet état. Dans notre
processus de croissance, nous sommes tous passés par ce stade où nous n’avions
point honte d’exposer nos organes sexuels. A ce stade ces organes sexuels
étaient innocents, en d’autres termes nous avions du sexe mais nous n’avions
pas la fonction sexuelle ou sexualité.
Quand l’organe sexuel est exempt de toute fonction ou de toute idée de
sexualité, il est tout aussi honnête ou décent que le nez, le doigt, l’oreille,
le genou et tout autre organe non suspect du corps. Et dans ce contexte,
puisqu’il n’est ni suspect ni tabou, on n’a pas besoin d’en avoir honte, de le
cacher. Un petit garçon, une petite fille qui n’a pas encore développé la fonction
sexuelle dans ses organes n’aura pas honte de les exposer, ni besoin de les
cacher, puisque le sexe sans sexualité est sans tabou de même que l’orteil,
l’œil ne fait l’objet d’aucun tabou. Mais quand la fonction sexuelle se
développe, que les sécrétions hormonales ont lieu chez la fille et le garçon,
que le garçon réalise des éjaculations nocturnes, que la fille et le garçon
prennent conscience de cette fonction sexuelle dans leurs organes, alors leur
sexe fait objet de tabou : ils en ont honte et ils ressentent le besoin de
le cacher.
Adam et sa femme étaient des adultes, mais leurs organes sexuels étaient
aussi décents ou honnêtes que les autres organes du corps, tout aussi non
suspects que les organes sexuels d’un enfant avant sa puberté. Et s’ils fussent
restés dans cet état jusqu’aujourd’hui les hommes et les femmes n’auraient point
honte de leurs sexes ni n’éprouveraient le besoin de les cacher. Ils avaient
donc le sexe sans en connaitre la fonction ou, dirai-je, la fonction sexuelle
n’était ni active ni révélée dans leurs organes.
Cette notion du sexe et de la nudité revient encore avec un accent
particulier en tant que première découverte en conséquence du péché qu’ils
viennent fraichement de commettre : « Gen 3:7 Et les yeux de tous deux furent ouverts, et
ils connurent qu'ils étaient nus; et ils cousirent ensemble des feuilles de
figuier et s'en firent des ceintures ». Pour la première fois dans le
jardin, l’homme et la femme réalisent la spécificité des organes sexuels par
rapport aux autres organes de leur corps : ils réalisent que le pénis
n’est pas à comparer au doigt chez l’homme, que le vagin n’est pas à comparer à
la bouche chez la femme, etc., puisqu’ils ont découvert la fonction sexuelle ou
la sexualité qui avait été jusqu’alors morte dans ces organes.
Et comment sont-ils parvenus à réaliser qu’ils étaient nus, en d’autres
termes que leurs sexes étaient un objet de tabou ? ils avaient pris un
repas : la femme a pris deux fois ce repas, l’homme l’a pris une
fois : « Gen 3:6 Et la femme vit que l'arbre était bon à
manger, et qu'il était un plaisir pour les yeux, et que l'arbre était désirable
pour rendre intelligent; et elle prit
de son fruit et en mangea (première
fois pour la femme); et elle en donna aussi à son mari pour
qu'il en mangeât avec elle (deuxième
fois pour la femme), et il en mangea (première
fois pour l’homme)».
A cause de l’incrédulité de l’homme, nous sommes des fois invités à
expliquer des expressions bibliques qui sont pourtant si claires en
elles-mêmes. En l’occurrence dans ce passage il ressort si clairement, du moins
pour la deuxième fois, que la femme a dû prendre le repas avec l’homme « et elle en donna
aussi à son mari pour qu'il en
mangeât avec elle ». Il s’agissait
d’un repas qu’elle ne saurait prendre toute seule, mais un repas qui se partage
entre un homme et une femme. Et cela se dit de soit que quand elle avait pris
ce repas pour la première fois, elle l’avait partagé avec le serpent, un autre
qui était nu comme son mari et qui l’avait séduite, et qui lui avait fait
découvrir les délices de ce repas.
Puisque la notion du sexe et de la nudité entoure ce repas, et qu’elle
revient toujours et plusieurs fois et avant de le prendre et après l’avoir pris ;
nous sommes en droit de nous poser cette question : quel est ce repas qu’une
femme prend avec un homme, et qui exige aux deux de se déshabiller en le
prenant ? En effet, pour tout autre repas, les hommes ou les femmes ont
juste besoin de se laver les mains ; mais pour le repas de Genèse 3, il
n’est pas question des mains mais c’est le sexe et la nudité qui sont
évoqués ! « Apo 17:9 C'est ici l'intelligence qui a de la
sagesse » (Segond). Notre Dieu nous
recommande « 1Co 14:20 Frères, ne soyez pas des enfants sous le
rapport du jugement; mais pour la malice, soyez enfants, et, à l'égard du
jugement, soyez des hommes faits ».
Pour ce qui est de ce repas de Genèse 3, la question que nous avons posée
est en tout cas en elle-même la réponse, même pour l’homme le plus simple.
Sinon il n’existe aucun fruit qui aurait dans sa consommation engagé la nudité
du serpent, de la femme et de l’homme, un fruit qui aurait ouvert les yeux de
l’homme et la femme pour comprendre la fonction sexuelle et reproductive qui était
jusqu’alors morte dans leurs organes et arriver au jugement que le sexe était
un objet de tabou. Si une personne se fait surprendre en train de manger une
pomme, elle ne se reproche de rien, elle ne sursaute pas, elle n’essuie pas ses
lèvres dans la précipitation ; disons tout simplement qu’il n’y a aucun problème
à manger une pomme, la personne est tranquille. Par contre, si un homme et une
femme, les deux mariés légitimement même, se font surprendre en pleins ébats
sexuels, elles sursautent et, dans la précipitation, cherchent à se couvrir.
Pourquoi cette réaction alors que tout se déroule dans un cadre
légitime ? Les mêmes causes produisent les mêmes effets : ils sont en
train de se partager le repas de Genèse chapitre 3. Quand les tout premiers
consommateurs avaient terminé à se le partager ils ont compris ce que
c’était : un acte tabou, indécent. C’est l’acte le plus animal (non
spirituel) dans la vie de l’homme sous le soleil et dans lequel il n’existe ni
ne peut exister rien de spirituel. S’agissant donc de ce repas de Genèse 3, le
Docteur juif André Chouraqui avait la parfaite compréhension de ce qui s’était
réellement déroulé et a titré le récit de la chute rapporté dans Génesis 3 « Un
serpent nu » dans sa version de la bible.
Et vous me poserez la question : Frère Paulin, comment pouvez-vous soutenir
que l’acte sexuel est un repas, avez-vous des écritures pour étayer cela ou
s’agit-il d’une thèse propre à vous ? Bien évidemment, je ne suis pas ici
pour poser une thèse personnelle quelconque, je suis esclave des saintes écritures.
Et fondé sur elles, je vous réponds explicitement que l’acte sexuel est bel et
bien un repas du point de vu biblique. Je fournirai nombre de passages
bibliques qui l’attestent, nous découvrirons par ailleurs que chaque femme a
deux bouches et qu’elle peut manger par l’une ou l’autre bouche, mais aussi
nous démontrerons bibliquement ce que nous avons affirmé un peu plus haut, que
l’acte sexuel est l’acte le plus animal (non spirituel) dans la vie de l’homme
sous le soleil mais aussi le plus opposé à toute activité spirituelle ;
mais tout ceci dans les épitres qui viennent, si Dieu le permet.
Si tu te sens béni, partage et répands les mêmes
bénédictions !
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