Thursday, 5 September 2013

Esaü et Jacob

«Je vous ai aimés, dit l’Eternel. Et vous dites: En quoi nous as-tu aimés? Esaü n’est-il pas frère de Jacob? dit l’Eternel. Cependant j’ai aimé Jacob, et j’ai eu de la haine pour Esaü » Ml 1:2-3. « Que dirons-nous donc? Y a-t-il en Dieu de l’injustice? Loin de là ! » Ro 9:14. La Bible nous montre que Dieu aime la justice et hait la méchanceté (Ps 45:8). Or,
si notre justice nous est imputée par notre foi (Ro 4:3), la méchanceté est imputée à ceux qui ne croient pas par leur incrédulité.
Et la foi se manifeste au moyen de la repentance. Jean-Baptiste dit aux juifs qui se disaient sauvés en eux-mêmes: « Produisez donc du fruit digne de la repentance, et ne prétendez pas dire en vous-mêmes: Nous avons Abraham pour père ! » Mt 3:8-9.  Voilà l’orgueil qui est généralement à la base du défaut de repentance: nous sommes fils d’Abraham, Dieu est avec nous, nous sommes les successeurs de Saint Pierre, nous croyons au message du temps de la fin, nous sommes avec l’homme de Dieu tel, etc. : prendre les choses de Dieu pour acquis! Esaü qui avait cet orgueil de fils aîné ne sentais en lui aucun besoin de se repentir ni de chercher Dieu de tout son cœur.
Or, Dieu est Esprit, et ses promesses ne se transmettent pas au moyen de la chair, ou par des relations sociales ou humaines; mais d’un cœur juste à un autre cœur juste. Il est un juge juste qui sonde les reins et les cœurs (Jr 11:20). Lorsque l’amour de la Vérité est au fond cœur, il y a la justice; mais si c’est l’indifférence et la nonchalance,  cela équivaut à la méchanceté. Dieu qui sonde les cœurs et les reins, qui connait la fin d’une chose avant son commencement (Es 46:10), et qui annonce les choses longtemps avant qu’elles n’arrivent, avait vu Esaü et Jacob avant même leur naissance. Il avait vu en Esaü un renégat qui prend les promesses de Dieu pour acquis et avec extrême légèreté et complaisance, bref, un méchant, et il l’a haï bien avant sa naissance. Il avait vu en Jacob un homme qui, comme David, cherche Dieu, qui lutte avec Dieu, qui a éperdument soif des promesses de Dieu au fond de son cœur, et qui est prêt à tout pour les posséder. Jacob était juste devant Dieu, et Dieu l’a aimé bien avant sa naissance.
Nous les hommes avons notre moyen de reconnaitre une succession, qui n’est pas le moyen de Dieu. Pour nous le rapport charnel et social est pris en compte. Pour Dieu, c’est le rapport spirituel: à savoir de cœur juste à cœur juste, ou alors de cœur méchant à cœur méchant. Isaac avait le même cœur que son père Abraham et, pour Dieu, seul Isaac était fils d’Abraham et héritier de toutes les promesses. Puis Isaac avait deux fils selon la chair, l’un avait le même cœur que son père Isaac, et l’autre était méchant. Jacob était le successeur de son père Isaac et héritier de toutes les promesses.
Des siècles plus tard, Jean le baptiseur apparait dans l’esprit et la puissance d’Elie. Beaucoup de gens viennent se faire baptiser, et lui, en tant que prophète, identifie parmi eux des serpents – pharisiens et saducéens – et leur crache ceci: «Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir?» Mt 3:7.  Ils sont de la lignée d’Esaü, avec le même esprit que nous avons identifié en Esaü: le jeu est joué, tout est gagné, car nous sommes enfants d’Abraham. Avec ses yeux prophétiques il a plutôt vu des serpents, car en réalité leur lignée remonte jusqu’au serpent ancien qui falsifiait la Parole de Dieu déjà dans le jardin d’Eden.
Alors qu’ils n’ont pas l’amour de la Vérité pour être sauvés et que la sainte colère de Dieu les attends irrémédiablement, ils se font eux-mêmes une fausse assurance: je suis le fils aîné d’Isaac, fils d’Abraham, nous avons Abraham pour père, nous ne sommes pas des enfants illégitimes, nous avons un seul père, Dieu, c’est nous les successeurs de Saint Pierre, nous sommes les enfants de ceux qui ont réformé l’Eglise, c’est nous qui avons reçu le dernier prophète, nous sommes avec le ministère de Matthieu 24,45… mais qui vous a appris à fuir la colère à venir? C’est par la violence qu’on s’en empare (Mt 11:12)! pas par des prétentions aussi creuses.
Jacob a usé de toute la violence qu’il fallait, même jusqu’à la fourberie. Le Seigneur voyant des foules le suivre sans être conscientes de la violence que cela exige se tourna vers elles et leur dit «Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple » Lc 14:26. Jacob l’avait réalisé, il n’y avait rien sur terre, pas même sa propre vie, qui pouvait égaler le prix des promesses de Dieu, et il se battait à corps perdu pour s’en assurer la possession. Nous devons produire les fruits dignes de la repentance, à savoir renoncer à tout ce que nous avons de plus précieux ici bas, à commencer par nos idoles religieuses, et s’attacher de tout notre cœur à celui qui a versé son sang pour le rachat de nos âmes.
Le Seigneur nous a encore montré la valeur de notre salut de cette manière: «Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-les et jette-les loin de toi; mieux vaut pour toi entrer dans la vie boiteux et manchot, que d’avoir deux pieds ou deux mains et d’être jeté dans le feu éternel. Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; mieux vaut pour toi entrer dans la vie, n’ayant qu’un seul œil, que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans le feu de la géhenne.» Mt 18:8-9. Et pour nous donner la possession de cette vie, Dieu a dû offrir son fils unique en sacrifice pour nous.
Lorsqu’un ami te repêche d’une situation extrêmement délicate (qui t’aurait coûté l’emprisonnement à vie ou la mort), et que tu ne sais pas le lui rendre, le minimum est de reconnaitre pertinemment au fond de ton cœur le prix du service rendu; et cette gratitude dans le cœur doit se manifester au dehors dans l’attitude, et dans le comportement. Mais si tu réagis: «Bon, c’est tout à fait normal, c’est mon ami! il ne pouvait que faire cela!» tu manifeste par cela même que tu es renégat! Dans les familles, il existe aussi des enfants sages qui sont reconnaissants de la peine et des efforts que leurs parents s’imposent pour les élever. Dans cette reconnaissance au fond de leur cœur, ils réalisent qu’ils doivent faire tout ce qui est possible pour honorer leurs parents. Mais, il existe pareillement des enfants renégats qui prennent tout pour acquis et qui disent ‘mais tu es mon père, non? Est-ce que moi je t’ai demandé de m’engendrer!’
Cela recoupe exactement la parabole de dix vierges (Mt 25:1-13) dont les unes étaient sages et les autres étaient folles. Celles qui étaient sages savaient que leur virginité ne suffisait pas pour entrer dans la salle des noces. Elles se firent violence pour s’assurer qu’elles avaient de l’huile dans leur lampe à l’arrivée de l’époux. Les folles étaient ivres de leur virginité qui représentait tout pour elles, si ivres qu’en prenant leurs lampes elles ne se soucièrent pas de prendre de l’huile. Leur virginité les a si affolées qu’elles n’avaient plus besoin de quoi que ce soit « Parce que tu dis: je suis riche, je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien, et parce tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu… » Ap 3:17.
Ceux qui ont faim et soif de Dieu au fond de leur cœur appliquent leur cœur à le chercher, à chercher la Vérité, même lorsqu’ils croient l’avoir déjà trouvé. David était déjà oint Roi sur Israël et Dieu marchait avec lui, et pourtant il continuait toujours à soupirer, « O Dieu! tu es mon Dieu, je te cherche; mon âme a soif de toi, mon corps soupire après toi, dans une terre aride, desséchée, sans eau » Ps 63:2.  Dieu aime celui qui le cherche ainsi dans son cœur, mais il hait les méchants.
Les gens sont ivres d’appartenir à leurs églises, comme Esaü était ivre d’être fils aîné d’Isaac, sans se soucier d’être réconciliés avec Dieu dans la Vérité. Le Seigneur a fait beaucoup pour nous; si juste nous reconnaissions cela, alors nous devrions haïr tout ce que nous avons trouvé dans le monde, à savoir nos idoles familiales, religieuses et notre propre vie. Nous devons, comme Israël, lutter avec Dieu et vaincre. Mais la présomption du statut spirituel que l’ivresse et la folie religieuses créent dans le cœur préparent l’homme à entendre cette réaction du Seigneur «Serpents, race de vipères! Comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne?» Mt 23:33. A chacun d’apprécier le prix de sa vie; quant à la mienne, elle a le prix du sang de Dieu lui-même, qui vaut plus que les gloires, les honneurs et les considérations sociales  que m’offriraient toutes les religions du monde.
Si tu te sens béni, partage et répands les mêmes bénédictions !



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