Le Simonisme

« Lorsque Simon vit que le Saint-Esprit était donné par l’imposition des mains des apôtres, il leur offrit de l’argent, en disant: Accordez-moi aussi ce pouvoir, afin que celui à qui j’imposerai les mains reçoive le Saint-Esprit » Ac 8:18-19. Il s’agit ici de Simon le magicien,

pas de Simon Pierre. Dans le même chapitre, la Bible nous le présente avec détails depuis le neuvième verset. Il se donnait pour un personnage important, exerçait la magie et provoquait l’étonnement du peuple de Samarie. Tous, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, l’écoutaient attentivement, et disaient: Celui-ci est la puissance de Dieu, celle qui s’appelle la grande. Ils écoutaient attentivement, parce qu’il les avait longtemps étonnés par la magie. Le verset 12 nous montre que Philipe, lui, leur annonça la BONNE NOUVELLE DU ROYAUME DE DIEU ET DU NOM DE JESUS-CHRIST, et hommes et femmes se firent baptiser. Ensuite la Bible nous montre que Simon le magicien aussi crut, se fit baptiser, et ne quittait plus Philipe parce qu’il voyait avec étonnement les miracles et les grands prodiges qui s’opéraient.

Il y en a qui croient parce qu’ils ont écouté la bonne nouvelle du Royaume, et il y en a d’autres qui veulent tout simplement admirer les miracles. Or, un miracle n’est pas la preuve que Dieu est là, la Parole de Vérité en est la preuve. Le miracle peut accompagner la Vérité, il peut également accompagner la magie. Or, nous comprenons avec la description donnée ci-haut que la magie est l’art de provoquer de l’étonnement par des miracles dans le but de se donner pour un grand personnage. Un magicien agit selon le principe « que ma volonté soit faite », puisqu’il ne cherche pas la gloire de Dieu mais sa propre gloire. Mais les enfants célestes suivent humblement le principe « que ta volonté soit faite », puisqu’en tout ils s’attendent à Dieu. Si Dieu agit, c’est pour sa gloire; et s’il n’agit pas, lui-même sait pourquoi. Il n’en est pas ainsi du magicien, son pouvoir magique est à son service, pour lui rendre ce qu’il veut.

Maintenant Simon le magicien rencontra une puissance supérieure à la sienne et envia l’obtenir. Il s’imposa tous les sacrifices possibles, jusqu’à se faire disciple de Philippe, et la puissance ne lui était toujours pas attribuée. Comme il était impatient et qu’il voyait un phénomène beaucoup plus imposant, le don du Saint-Esprit par imposition des mains, il résolut d’engager de l’argent par-dessus ses sacrifices. Objectif dans tout ça: mettre la puissance de Dieu, la puissance du nom de Jésus-Christ et le Saint-Esprit à son service: afin que celui à qui j’imposerai les mains reçoive le Saint-Esprit. Il voyait déjà, en termes de gloire et de grandeur, l’étape qu’il était en train de franchir dans son métier de magicien. Il voyait déjà ses recettes centuplées, le nombre d’âmes sur qui il exercerait son influence multiplié infiniment, etc. Mais Pierre lui répliqua qu’il n’y avait ni part ni lot pour lui dans cette affaire, car son cœur n’était pas droit devant Dieu.

Tous les hommes de Dieu qui ont opéré des miracles et des prodiges, ce n’est pas de leur propre chef ou sur leur propre initiative qu’ils ont agi, et ils n’ont pas cherché à se donner pour de grands personnages. Notre Seigneur lui-même, Dieu dans la chair en qui habitait corporellement toute la plénitude de la divinité, n’a pas violé le principe « que ta volonté soit faite ». Il dit « Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. » Jn 7:16. « … et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle selon ce que le Père m’a enseigné » Jn 8:28. « Car je n’ai point parlé de moi-même; mais le Père, qui m’a envoyé, m’a prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer » Jn 12:49. « Les Paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les œuvres » Jn 14:10b. «  Je ne puis rien faire de moi-même: selon ce que j’entends, je juge; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé » Jn 5:30.  Tous ces passages nous montrent la soumission du Seigneur à son Père et aux Saintes Ecritures, ce, en Parole et en œuvres.

Les apôtres pareillement ne cherchèrent pas à se confirmer comme tels, mais ils attendirent « ce que le  Père avait promis (Ac 1:4),» sans connaitre le calendrier ni le délai de son accomplissement. D’ailleurs, le Seigneur leur fit cette remarque « Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité » Ac 1:7. Comme Jésus-Christ lui-même, les apôtres n’opéraient un miracle que quand le Seigneur le leur avait montré, c.à.d. non pas par leur volonté ou sur leur propre initiative, mais sur décision divine et par la volonté de Dieu.

Si nous jetons un regard dans l’ancien testament, nous retrouvons pareillement des hommes de Dieu qui ont fait des miracles, et tout ne fut jamais l’entreprise d’un homme qui veut se donner pour un grand personnage, mais ils étaient ‘télécommandés’ par Dieu. Moïse n’a pas entrepris d’aller impressionner Pharaon, mais c’est Dieu qui accomplissait en lui sa Propre Parole, sa propre volonté, son propre plan. Elie le Tishbite ne fit pas des choses selon ses visions et ses rêves, il dit lui-même « … et que j’ai fait toutes ces choses par ta Parole » IR 18:36. Salomon, en bâtissant le temple à l’Eternel, ne fit rien selon sa célèbre sagesse, mais il respecta scrupuleusement le modèle que l’Eternel avait donné à David son père: « C’est par un écrit de sa main, dit David, que l’Eternel m’a donné l’intelligence de tout cela, de tous les ouvrages de ce modèle » IChr 28:19. Nous ne pouvons pas épuiser la liste : Noé, Abraham, Joseph, Gédéon, etc.

Ils étaient comme des robots de Dieu. Quand Dieu dit ‘fais’ ils obéissent et font. Quand Dieu ne dit rien, ils ne font rien. Et c’est ce que sont tous les véritables serviteurs du Seigneur. Ils ne fabriquent pas de miracles car ils ne cherchent pas à se donner pour de grands personnages, ils attendent la promesse du Père en respectant strictement cette recommandation du Seigneur de ne pas s’éloigner de Jérusalem qui est la source de la Parole de Dieu. Ils reconnaissent la souveraineté de Dieu, telle qu’exprimée dans Es 45:7 « Je forme la lumière, et je crée les ténèbres, Je donne la prospérité, et je crée l’adversité; moi, l’Eternel, je fais toutes ces choses ». Je suis homme de Dieu et je vois un malade que je souhaite voir guérir: ça c’est ma volonté. Mais, et si Dieu, lui, voulait le voir mourir? – que  sa volonté soit faite! Je ne peux pas prétendre que, puisque je suis homme de Dieu, le malade doit guérir tel que je le veux! si je m’y prends ainsi, je sors de « que ta volonté soit faite » pour « que ma volonté soit faite »; et c’est cela la magie.

Contrairement au Fils de Dieu et à tous les hommes de Dieu fidèles et soumis à la Vérité et à la conduite du Saint-Esprit, plusieurs veulent avoir un pouvoir qu’ils contrôlent eux-mêmes. Ils rejettent Dieu et sa Parole, mais ils opèrent des miracles au nom de Jésus. Ils ont le même esprit que Simon le magicien, des arrière-petit-fils de Jannès et Jambrès qui s’opposent à la Vérité en exerçant la magie et provoquant l’étonnement du peuple. Le fait qu’ils se passent de la Vérité et de la volonté de Dieu nous aide à retracer leur ascendance jusqu’au prince de Tyr, la personnification même de Lucifer: « Toi, tu es homme et non Dieu, et tu prends ta volonté pour la volonté de Dieu » Ez 28,2b.

Il est regrettable de voir comment le peuple affiche la même attitude que celle des samaritains à l’égard de Simon le magicien « Tous, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, l’écoutaient attentivement, et disaient: Celui-ci est la puissance de Dieu, celle qui s’appelle la grande. Ils l’écoutaient attentivement, parce qu’il les avait longtemps étonnés par les actes de la magie » Ac 8:10-11. Quel degré de séduction! Des magiciens à qui on prête une oreille attentive et qu’on accueille comme serviteurs de Dieu! Malheur à celui qui aime aveuglement les miracles, il est déjà une proie des simonistes.

Ceci est une interpellation du Seigneur: aime la Parole de Dieu, cherche la Vérité, et non les miracles. La Parole de Dieu elle-même contient la promesse des miracles, et si tu as la foi comme le grain de sénevé, cette Parole elle-même accomplira des miracles sans que tu le veuille: « Jésus lui dit: Ne t’ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu? » Jn 11:40.

Si tu te sens béni, partage et répands les mêmes bénédictions !